siéger

siéger

siéger [ sjeʒe ] v. intr. <conjug. : 3 et 6
• 1611; de siège
1(Sujet personne) Tenir séance, être en séance. « Les deux tiers des députés n'osaient plus venir siéger » (Gaxotte). « un procès où le procureur Maillard siégera au banc du Ministère public » (Aymé).
2(Sujet chose) Avoir le siège de sa juridiction à tel endroit. La Cour des comptes siège à Paris.
Fig. Résider, se trouver. Voilà où siège le mal, la difficulté.

siéger verbe intransitif (de siège 1) Être membre d'une assemblée délibérante, d'un conseil, etc. : Il siège au conseil d'administration. Avoir son siège à tel endroit, y exercer son activité : L'Unesco siège à Paris. Tenir séance, être réuni : Le tribunal ne siège pas aujourd'hui. Avoir son origine quelque part, y être localisé : C'est là où siège la difficulté.siéger (difficultés) verbe intransitif (de siège 1) Conjugaison Le g devient -ge- devant a et o : je siège, nous siégeons ; il siégea ; attention à l'accent, tantôt grave, tantôt aigu : je siège, nous siégeons, vous siégez ; il siégea ; il siégera.

siéger
v. intr.
d1./d (Assemblées) Tenir séance. Le Parlement siège jusqu'au 14.
d2./d (Personnes) Avoir un siège (dans une assemblée). Quelques femmes siègent à l'Assemblée.
d3./d Siéger à, dans: avoir pour lieu de réunion, de séance.
d4./d Se produire, se situer, se localiser. La douleur siège à cet endroit.

⇒SIÉGER, verbe intrans.
I. — Être assis à une place officielle, signe d'un pouvoir honorifique ou réel pour présider ou tenir séance.
A. — 1. [Le suj. désigne une pers. (haut personnage, roi, pape, évêque)] Synon. de trôner. Le roi siégeait, habillé de pourpre et d'hermine, sur un trône très simple et cependant majestueux (SAINT-EXUP., Pt Prince, 1943, p. 438).
THÉOL. [Le suj. désigne Dieu ou les Bienheureux accueillis, selon la Bible, à ses côtés] [Le mendiant] siégeait avec les doux dans un Royaume Suave comme un cœur d'où découle tout baume. Et il siégeait avec les hommes dont les pleurs Lavèrent le regard et qui voient le bonheur (JAMMES,Géorgiques, Chant 7, 1912, p. 78). [Dieu] demeure au ciel. Il y siège sur un trône, entouré des séraphins, qui forment sa cour et célèbrent sa sainteté (Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 989).
SYMBOLIQUE. Chez les Hébreux (...) l'homme qui déplorait la perte d'un objet chéri ou quelqu'autre grand malheur se tenait assis, et voilà pourquoi siéger et pleurer sont si souvent synonymes dans l'Écriture Sainte (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 2, 1821, p. 206, notes).
P. anal. et parfois iron. Occuper une place privilégiée au sein d'une assemblée ou occuper un siège d'une manière ostentatoire. Lui, avec un sourire, siégeait au haut de la table tout seul (CLAUDEL, Agamemnon, 1896, p. 909). M'ame Bayard, qui siégeait à son comptoir, ne daigna pas tourner la tête (FRANCE, Crainquebille, 1904, p. 43):
1. Rendre des visites et en recevoir, siéger à des dîners d'apparat chez elle et chez les autres, ne manquer ni un bal, ni une exposition (...) être en représentation toujours, c'était encore, il y a quatre ans, l'unique affaire de cette femme à figure de déesse.
BOURGET, Pastels, 1889, p. 72.
♦ [Le suj. désigne un animal] Du haut d'un excellent piano de Vienne où il [le chat] siégeait magistralement, il jeta sur la comtesse (...), ce regard mielleux et froid par lequel toute femme étonnée de sa beauté l'aurait saluée (BALZAC, Fille Ève, 1839, p. 178).
2. DR. [Le suj. désigne un juge, un magistrat] Occuper une place déterminée pendant les séances au tribunal. Il revit, dominant l'estrade où les juges siégeaient sur trois fauteuils d'acajou, garnis de velours d'Utrecht rouge, les bustes de Chalier et de Marat (FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 303).
B. — Tenir séance, avoir un pouvoir électif et/ou délibérant dans une assemblée où l'on a été nommé soit à vie, soit pour un mandat déterminé.
1. [Le suj. désigne une pers.]
a) Absol. Le règlement de la cour pourra prévoir que, selon les circonstances et à tour de rôle, un ou plusieurs juges pourront être dispensés de siéger (Charte Nations Unies, 1946, p. 117).
b) Siéger à, au, dans. Je vais encore siéger dans ce vilain jury; vous ne sauriez croire l'expérience que j'ai acquise depuis huit jours en matière de forfaits (J.-J. AMPÈRE, Corresp., 1856, p. 312):
2. Les gens qui s'étonnent de ne pas trouver parmi nous des politiciens usés, des académiciens somnolents, des hommes d'affaires manégés par les combinaisons, des généraux épuisés de grades, font penser à ces attardés des petites cours d'Europe qui, pendant la grande révolution française, s'offusquaient de ne pas voir siéger Turgot, Necker et Loménie de Brienne au Comité de Salut public.
DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 533.
En partic.
Siéger à l'Académie, à l'Institut. Avoir un fauteuil à l'Académie, à l'Institut. Les médaillés du salon, les plus réputés d'entre les « officiels », nantis de postes enviables, siégeant sous la coupole de l'Institut (...), sont raillés par les critiques comme de simples fonctionnaires (Arts et litt., 1936, p. 72-6).
Siéger dans un (jury de) concours. Un médecin ayant siégé dans un concours pour un hôpital et une discipline donnée, ne peut siéger pour le même hôpital et la même discipline, lors des deux concours qui suivent (Organ. hospit. Fr., 1957, p. 14).
2. [Le suj. désigne un ensemble de pers. réunies en assemblée délibérante (pol., jur., sc., etc.)]
a) Absol. Les plus importantes de ces réunions sont le Congrès international de botanique qui siège tous les 5 ans, le Congrès de zoologie, le Congrès de physiologie et le Congrès des anatomistes (Civilis. écr., 1939, p. 26-8). Pour qu'une commission puisse valablement siéger, il est nécessaire que le tiers des membres soit présent (GINESTET, Ass. parlem. eur., 1959, p. 101).
b) Siéger à, au, en. Normalement le corps législatif siégeait en public, mais il était obligé de siéger à huis clos sur la demande de cinq députés, c'est-à-dire, pratiquement toutes les fois que le désirait le gouvernement (LIDDERDALE, Parlement fr., 1954, p. 27).
II. A. [Le suj. désigne une instit., une admin., une société] Avoir son siège officiellement établi (à). L'agence Claparon siégeait alors dans un petit entresol de la rue Chabannais (BALZAC, Homme d'affaires, 1845, p. 408). Quoi qu'il advienne, le gouvernement ne siégera plus à Paris. Dès lors Paris ne sera plus la capitale et le Paris que nous aimions deviendra de l'histoire (FLAUB., Corresp., 1871, p. 234).
B. — Avoir son lieu d'implantation (à, dans).
1. [Le suj. désigne un inanimé concr.] Synon. se situer, se trouver. En face de l'humble maison à cinq étages siège un hôtel (VERLAINE, Œuvres posth., t. 1, Souv., 1896, p. 267). Entre deux fenêtres siégeait, barbu et cornu, le Moïse de Michel-Ange (FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 214).
2. MÉDECINE
a) [Le suj. désigne un mal, une douleur] Être localisé dans un endroit précis du corps. Omer apprit que le mal siégeait au ventre. Lui-même souffrait parfois d'indigestions (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 114). [Les crampes d'estomac] donnent une impression de torsion souvent pénible pouvant irradier vers le dos mais siégeant elles aussi dans la région de l'épigastre (QUILLET Méd. 1965, p. 131).
b) [Le suj. désigne une maladie et/ou ses manifestations cliniques visibles] Sous ces cartilages saillants et gonflés, entre les deux yeux vitreux siégeait un coryza éternel (DRIEU LA ROCH., Rêve bourg., 1937, p. 203). Il faut rapprocher de l'épidermomycose la dysidrose, qui a également des rapports étroits avec l'eczéma. Elle siège aux mains et aux pieds (...) et est formée par de nombreuses vésicules (QUILLET Méd. 1965, p. 309).
3. Au fig., littér. ou poét.
a) [Le suj. désigne un inanimé abstr.] Synon. résider, régner.
Siéger à, sur. Pourquoi la pâleur siége à ton front soucieux; Pourquoi, tel qu'un voleur tu détournes les yeux (BARBIER, ïambes, 1840, p. 151). Il était impassible et dur, et sur sa bouche Siégeaient l'amer mépris et le vouloir farouche (LECONTE DE LISLE, Poèmes barb., 1878, p. 327).
Siéger en. En lui siégeait une force élégante, irrésistible, qui dans l'antiquité en eût fait un modèle (JAMMES, Mém., 1923, p. 135).
b) [Le suj. désigne une pers.] Rester présent. Henri de Régnier est le pair de ces grands poètes [Lamartine, Vigny] et siègera dans notre admiration bien au-dessus des Parnassiens en apparence inaccessibles (PROUST, Chron., 1922, p. 176).
Prononc. et Orth.:[], (il) siège []. Ac. 1694, 1718: sieger; dep. 1740: sié-. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1611 « [en parlant d'une assemblée, d'une cour] tenir séance » (COTGR.: Le Parlement siegeoit); 1778 (Ac.; Le Parlement vient siéger au Châtelet); b) 1832 « avoir à demeure son siège dans un endroit » (RAYMOND); 2. 1798 « avoir son origine, se trouver dans » (Ac.: ce n'est pas là que siège le mal). B. 1. 1611 « occuper un siège pontifical, abbatial... » (COTGR.: le Pape siegeoit 12 ans); 2. 1690 « occuper un siège dans une assemblée délibérante » (FUR.: les juges viennent sieger dans les Juridictions); 3. av. 1719 « occuper un siège considéré comme honorifique » ici, empl. par image (Mme DE MAINTENON ds Lar. 19e: on croit que la félicité suprême siège sur les gradins les plus élevés); 4. 1798 « [en parlant d'une personne] résider, habiter » (Ac.). Dér. de siège; dés. -er. Fréq. abs. littér.:450. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 716, b) 705; XXe s.: a) 635, b) 539.

siéger [sjeʒe] v. intr. [CONJUG. céder et bouger.]
ÉTYM. 1611, au sens A., 4.; de siège.
A (Sujet n. de personne).
1 (1690). Occuper une place dans une assemblée, un tribunal, avoir une fonction élective ou délibérante… Siège (III., 2.).
2 (Personnes). Tenir séance. || Député (cit. 3), juge qui siège (→ Famille, cit. 23; plaideur, cit. 2). Séant, session. || Le procureur siégera au banc du ministère public (→ 1. Palais, cit. 7).
3 (Déb. XVIIIe). Être assis sur le siège réservé à celui qui occupe une fonction honorifique (→ Occuper le siège, le fauteuil de…). aussi Trôner. || Siéger au fauteuil (de président). Présider (II., 1.). || Siéger au haut bout de la table.
1 Monsieur Fraisier, petit homme sec et maladif (…) se leva de dessus un fauteuil de canne, où il siégait sur un rond en maroquin vert.
Balzac, le Cousin Pons, Pl., t. VI, p. 674.
2 Oui, quand le genre humain dressera à ce siècle unique le monument qu'il lui doit, quand au sommet de la pyramide siégeront ensemble Voltaire et Rousseau, Montesquieu, Diderot, Buffon, sur la pente et jusqu'au bas siégeront aussi les grands esprits de la Constituante, et à côté d'eux les grandes forces de la Convention.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., V, XI.
4 (1611). Relig. Tenir le siège (III., 3.) épiscopal, pontifical.
B (Sujet n. de chose).
1 (1812). Avoir son siège dans tel endroit. || « La Cour des comptes siège à Paris » (Académie). || L'O. N. U. siège à New York; l'U. N. E. S. C. O. à Paris.
2 Tenir séance (d'une assemblée, d'un tribunal).
3 (Correspond à siège, I., 3., spécialt). Se produire, se trouver dans tel endroit. Résider. || Le mal, la douleur siège là.

Encyclopédie Universelle. 2012.

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Sieger — steht für: jemanden der einen Sieg erringt eine Rebsorte, siehe Siegerrebe eine Erzählung von Leif Allendorf, siehe Sieger (Roman) Sieger ist der Familienname folgender Personen: Heinrich Xaver Sieger (1811–1901), deutscher Fabrikant, Unternehmer …   Deutsch Wikipedia

  • Sieger [1] — Sieger, der, welcher einen Sieg erringt, s. Sieg …   Pierer's Universal-Lexikon

  • Sieger [2] — Sieger, Nebenfluß der Oder im preußischen Regierungsbezirk Liegnitz, mündet bei Neusalz …   Pierer's Universal-Lexikon

  • Sieger — Sieger, Robert, Geograph, geb. 8. März 1864 in Wien, studierte hier und in Berlin Geschichte und Geographie, habilitierte sich 1894 an der Wiener Universität und wurde 1898 Professor an der neugegründeten Exportakademie, 1903 an der Universität… …   Meyers Großes Konversations-Lexikon

  • Sieger — ↑Triumphator …   Das große Fremdwörterbuch

  • sieger — Sieger. v. n. Tenir le siege Episcopal, Pontifical. Un tel Pape siegea tant d années. Il est vieux …   Dictionnaire de l'Académie française

  • Sieger(in) — [Wichtig (Rating 3200 5600)] Auch: • Gewinner(in) Bsp.: • Die Gewinner spielen nächsten Samstag gegen das Team vom Jolly Sailors in Whitby …   Deutsch Wörterbuch

  • Sieger — [Network (Rating 5600 9600)] Auch: • Gewinner • Gewinnerin • Siegerin Bsp.: • Der Gewinner bekommt eine Goldmedaille …   Deutsch Wörterbuch

  • Sieger — 1. Dem Sieger gehört die Beute. So sagte im Jahre 1853 der amerikanische Staatssecretär Marcy, als der Präsident Pierce die sämmtlichen Aemter ausschliesslich an seine Parteigenossen vergab. Das Wort ist, wenn es nicht bereits Sprichwort war,… …   Deutsches Sprichwörter-Lexikon

  • Sieger — Erster; Bester; Champion; Gewinner; Erstplatzierter * * * Sie|ger [ zi:gɐ], der; s, Sie|ge|rin [ zi:gərɪn], die; , nen: Person, die bei einem Kampf, Wettstreit o. Ä. den Sieg errungen hat: der strahlende Sieger; die Sieger wurden mit Blumen… …   Universal-Lexikon

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”